Équipements désuets, pénurie de main-d’œuvre, hausse des coûts : le financement est la voie à suivre

Par Kirk Mann, Vice-président exécutif

Tel que publié dans Supply & Demand Chain Executive

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Dans le contexte économique actuel, marqué par l’incertitude, les problèmes liés à la chaîne d’approvisionnement ne relèvent plus uniquement de la logistique. Ils constituent désormais des enjeux stratégiques qui influencent tout, des délais de production à la capacité d’une entreprise à obtenir des prêts. Pour les décideurs du secteur manufacturier, ces perturbations engendrent une incertitude importante, tant à court terme que dans la planification des investissements à long terme.

Une récente enquête menée par Mitsubishi HC Capital America met en lumière les défis croissants auxquels les fabricants sont confrontés alors qu’ils tentent de moderniser leurs opérations dans un contexte de hausse des coûts, d’infrastructures vieillissantes et de pénurie de main-d’œuvre. L’enquête révèle surtout que le financement stratégique peut être un levier puissant pour surmonter l’incertitude et favoriser une croissance tournée vers l’avenir.

Les perturbations de la chaîne d’approvisionnement : un enjeu stratégique

Il n’est pas surprenant que l’instabilité des chaînes d’approvisionnement mondiales demeure une préoccupation majeure pour les fabricants. Ce qui est plus préoccupant, c’est l’impact de ces défis sur la santé financière et les décisions stratégiques. Les perturbations ne se limitent pas aux retards d’expédition : elles augmentent les coûts de production, freinent les efforts de modernisation et affectent la capacité des emprunteurs à rembourser leurs prêts. Ces effets peuvent compromettre les échéanciers des projets et nuire à la prise de décisions éclairées et tournées vers l’avenir.

Selon l’enquête, 90 % des fabricants indiquent que l’intégration de nouvelles technologies à des systèmes désuets constitue l’un de leurs plus grands obstacles. Ce défi est autant technique que financier. Le coût des équipements augmente, les frais de transport sont en hausse, et le coût de l’inaction face à l’incertitude devient de plus en plus élevé.

L’évolution des politiques et des technologies

Fait intéressant, bien que les technologies émergentes comme l’automatisation et l’intelligence artificielle ne soient pas perçues comme des perturbateurs immédiats, les changements de politiques et les tarifs douaniers influencent fortement les environnements opérationnels. Ces pressions externes poussent de nombreuses organisations à revoir leurs stratégies. Si certains anticipent peu de changements dans leurs besoins en équipements, d’autres se préparent à des réinvestissements importants pour rester compétitifs.

Malgré ces pressions, les fabricants demeurent optimistes. Environ 70 % des répondants estiment que leur organisation est « sur la bonne voie » en matière de modernisation, même s’ils doivent composer avec des défis croissants. Toutefois, les progrès sont inégaux : seulement 37 % des répondants évaluent leurs besoins technologiques chaque année, ce qui suggère une approche encore trop réactive.

Le financement comme solution clé en main

L’un des enseignements les plus marquants de l’enquête est le rôle croissant du financement dans les efforts de modernisation. Une écrasante majorité de 90 % des répondants prévoient utiliser le financement pour l’achat de nouveaux équipements, ce qui marque un tournant dans la gestion des besoins immédiats et des stratégies à long terme.

Notamment, 68 % de ceux qui prévoient des achats d’équipement privilégient des structures de paiement à long terme avec des mensualités faibles. Ces modèles de financement facilitent la planification à long terme tout en réduisant la pression financière à court terme. Cela est particulièrement important puisque 48 % des répondants citent le coût élevé des équipements comme principal obstacle à la modernisation.

Bien que 74 % des entreprises s’appuient encore sur des prêts bancaires traditionnels pour financer leurs achats, l’intérêt croissant pour des alternatives plus flexibles représente une opportunité claire pour les fournisseurs de financement stratégique.

Main-d’œuvre et défis de modernisation

Au-delà des chaînes d’approvisionnement et des équipements, les enjeux liés à la main-d’œuvre demeurent préoccupants. Près de 46 % des répondants déclarent faire face à un manque de compétences ou à une pénurie de talents. Pour y remédier, 53 % investissent dans des équipements comme solution de rechange, en misant sur l’automatisation et les technologies avancées pour compenser le manque de personnel.

Cette approche reflète une tendance plus large dans le secteur manufacturier : la modernisation concerne autant les personnes que les produits. Alors que la main-d’œuvre qualifiée se fait rare, l’investissement dans des équipements innovants devient essentiel, et le financement permet de le faire sans compromettre la trésorerie à court terme.

L’impact sur les secteurs du transport et de la logistique

Le secteur du transport et de la logistique est particulièrement sous pression. La moitié des répondants identifient ce domaine comme nécessitant une modernisation urgente. Les préoccupations liées aux coûts du carburant, à la volatilité des tarifs de transport et à l’instabilité générale poussent les entreprises à chercher des moyens de moderniser leurs flottes et leurs itinéraires.

Ces défis s’ajoutent aux tensions existantes dans la chaîne d’approvisionnement. Pour renforcer leur résilience, les entreprises devront investir dans l’infrastructure de transport, des véhicules aux technologies d’optimisation des itinéraires. Mais ces améliorations ont un coût, ce qui rend les solutions de financement flexibles encore plus essentielles.

Investir malgré les défis économiques

Malgré tous ces obstacles, les fabricants ne restent pas inactifs. Près de 90 % des organisations interrogées ont acheté de nouveaux équipements au cours des trois dernières années, dont 47 % au cours des 12 derniers mois. Ces investissements témoignent de l’engagement des entreprises envers l’innovation et la croissance, même dans un contexte difficile.

Par ailleurs, les perspectives d’affaires demeurent relativement solides. Environ 69 % des répondants signalent des pipelines d’affaires stables ou en croissance, et 44 % prévoient une croissance continue au cours des six prochains mois. Cette confiance renforce l’idée que, malgré la complexité du chemin à parcourir, de nombreuses entreprises voient des opportunités dans la perturbation.

Le financement comme stratégie

La conclusion la plus importante de cette recherche est que les perturbations de la chaîne d’approvisionnement et les défis de modernisation sont directement liés à la stratégie financière d’une entreprise. Les méthodes de financement traditionnelles ne suffisent plus à elles seules. Les fabricants ont besoin de solutions flexibles et créatives qui soutiennent la durabilité et la transformation.

Pour réussir, les fabricants doivent comprendre comment ces perturbations influencent le risque de remboursement, la planification des actifs et la santé de leur bilan. Ils doivent également aligner leurs stratégies de financement sur les pressions réelles auxquelles leurs organisations sont confrontées.

En adoptant des modèles de financement innovants, les fabricants peuvent bâtir la résilience nécessaire pour surmonter les défis à court terme tout en se positionnant pour réussir à long terme. Dans un environnement où la stabilité est rare, l’adaptabilité soutenue par une planification financière stratégique est l’atout le plus précieux.

📎 Pour consulter les résultats complets de l’enquête, cliquez ici.

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